Histoire de l’art : Un conte de faits !

Histoire de l’art : Un conte de faits !

Son œuvre se présente sous forme de portraits de la cité tangéroise, croqués dans l’esprit des enluminures persanes et arabes. Une œuvre de la meilleure eau, qui forme aussi un précieux documentaire sur les us et les coutumes d’une époque révolue, mais obstinément présente. Au mieux, les autoproclamés critiques d’art voient en lui, non sans une pointe de mépris, un peintre «naïf». Sans doute peut-on déceler des ressemblances entre lui et Mohamed Ben Allal, Saïd Aït Youssef, Chaïbia Tallal, Fatima Hassan ou Mohamed Lagzouli, tous peintres baptisés «naïfs» ou «spontanés». Lesquelles ressemblances résident dans leur commune autodidaxie, le fait qu’ils furent mis en lumière par des Occidentaux, ou encore leur sens vif de la couleur. Cependant, R’bati se démarque des «naïfs» par son souci de la composition et le réalisme de ses représentations. «Il y a dans ses travaux, soulignait Mohamed Sijelmassi, une réelle tentative de représenter la troisième dimension en suggérant la profondeur de l’espace». En ce sens, il est un peintre figuratif, n’en déplaise aux sceptiques.De ces jeunes peintres, sachant peindre dans les règles de l’art, ou ne s’abandonnant pas à la facilité vénale que constitue la carte postale, il en existe, au bas mot, une quarantaine : Amine Bennis, avec son univers coloré, qui n’est pas sans évoquer celui des adhérents au mouvement Cobra; Abdellah Elatrach et ses scènes de transe animées par des créatures fantastiques, des reptiles et autres animaux venimeux; Abdelmalik Berhiss, dont les tableaux sont peuplés de chimères et de monstres; Noureddine Chater éprouve un plaisir certain à transfigurer les lettres arabes; Larbi Cherkaoui en impose par son art consommé du signe; Ahmed El Hayani fait de la calligraphie la raison d’être de sa peinture; Salah Benjkan intrigue par ses formes «défigurées»; Saïd Qodaïd décrit avec un souci du détail des scènes captées dans son pays; Khalid El Bekay surprend par la limpidité chromatique de ses compositions; My Youssef El Kahfaï surfe sur le spleen et la solitude à grand renfort de contraste entre tons vifs et sombres; Mohamed Nadif se dédie à la représentation du corps féminin…

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