
Festival Gnaoua : Ablaye Cissokho et Mehdi Qamoum envoûtent le public de Bab Marrakech
La place Borj Bab Marrakech a été le lieu de rencontre de deux cultures. Celle venue d’Afrique de l’Ouest, notamment du Sénégal, et l’autre de la ville d’Essaouira. Cette rencontre a abouti à une fusion unique. Les auteurs de ce brassage sont Ablaye Cissokho et Mehdi Qamoum. Le premier est considéré comme étant l’un des meilleurs du monde grâce à son jeu limpide et moderne, mélangeant les traditions mandingues et la création musicale contemporaine. Quant au second, il puise dans ses racines et dans la richesse du patrimoine musical marocain : Gnaoua, Houara, Isemgan, Reggada, Daqqa merrakchiya…
Tout cela se retrouve propulsé vers une modernité sans pareil, grâce à son guembri électrique. Ce dialogue musical entre deux artistes authentiques et actuels, a transporté le public dans un voyage envoûtant, où les notes du guembri ont été accompagnées par des instruments tels que la kora, la calebasse, le balafon (plus vieil instrument d’Afrique) ou encore de la guitare basse.
C’est ce cocktail sensationnel que les deux virtuoses ont servi au public qui a effectué le déplacement dans le cadre de la 25éme édition du festival de Gnaoua musiques du monde. Certains sont assis à même le sol, d’autres sur des coussins décorés par des motifs traditionnels. Les spectateurs se sont sentis à l’aise dans une ambiance ethnique, où les artistes ont régulièrement échangé avec le public en expliquant chacune des chansons interprétées. Ce concert de fusion entre deux cultures séculaires traduit l’esprit même du festival, carrefour de la culture et de la tolérance.
Pour l’artiste sénégalais, la musique comme la vie est faite de rencontres. Ce sont des moments de découvertes qui permettent à l’artiste de s’imprégner et d’apprendre la culture et l’histoire de l’autre. L’artiste a aussi tenu à saluer le travail du directeur artistique du festival de Gnaoua des musiques du monde, Karim Ziad. « Les artistes ont besoin d’avoir des directeurs artistiques qui ont une vision »ce qui a abouti à cette fusion extraordinaire.
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« Dès notre première rencontre, on a décidé de laisser nos instruments s’exprimer, c’était extraordinaire », a confié le Maaleem, Mehdi Qamoum. Ajoutant que cette rencontre lui a permis de retourner aux racines de la culture Gnaoua qui a voyagé à travers le continent et le monde.
La 25éme édition du festival de Gnaoua musiques du monde est marquée par une création inédite de cinq concerts de fusion avec des artistes venus d’Afrique du Sud, d’Espagne, des États-Unis, de France, du Mali et du Sénégal.